Le remaniement du gouvernement ukrainien enclenché mardi 3 septembre par des démissions en cascade de ministres se poursuivait toujours mercredi soir avec la publication d’une liste de candidats aux plus hauts postes du pouvoir. Cette rotation de personnes pour « renforcer l’Etat », communiquée par le chef du parti présidentiel Serviteur du peuple, David Arakhamia, à la suite d’une réunion du groupe politique, doit encore être approuvée par le Parlement pour être appliquée.
Critiquée par l’opposition pour son ampleur et le moment choisi, elle confirme en tout cas la volonté du pouvoir de remplacer le très populaire ministre des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, par Andrii Sybiha, le premier chef adjoint du ministère des affaires étrangères, un diplomate chevronné. Mercredi, le ministre, apprécié des Occidentaux et ardent défenseur de l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, avait été le dernier à présenter sa lettre de démission dans le cadre du plus important remaniement ministériel depuis le début de l’invasion russe en février 2022.
« Besoin d’une énergie nouvelle »
Ce changement de personnel se déroule à un moment crucial pour l’Ukraine, alors que le président Volodymyr Zelensky prépare une visite à l’automne aux Etats-Unis afin de présenter un « plan de victoire » au président américain, Joe Biden, ainsi qu’aux deux candidats à l’élection présidentielle de novembre, Kamala Harris et Donald Trump. Il se tient aussi un mois après le déclenchement d’une offensive ukrainienne inédite sur la région russe de Koursk, et alors que les forces armées de Kiev reculent face aux assauts de l’armée russe dans la région de Donetsk, dans l’est du pays.
C’est dans ce cadre que les autorités ukrainiennes ont justifié ce remaniement, insistant sur la nécessité de « renforcer » l’Etat ukrainien dans différents domaines-clés. L’Ukraine a « besoin d’une énergie nouvelle » après deux ans et demi de guerre avec la Russie, a déclaré le président ukrainien, mercredi.
Ce remaniement permet aussi d’apporter un vent de nouveauté alors que la perspective d’élections législatives et présidentielle est bloquée tant que la guerre durera. Le président ukrainien, dont le mandat de cinq ans s’est achevé cette année, explique en effet qu’il est impossible de tenir une campagne électorale qui risquerait de diviser le pays. Des élections seraient en outre très contraignantes à organiser, compte tenu des bombardements quotidiens, des centaines de milliers d’Ukrainiens engagés dans l’armée et des millions d’autres installés à l’étranger. Des conclusions que la majorité de la population partage, selon les derniers sondages d’opinion.
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