Les combats se poursuivent dans la bande de Gaza, vendredi 13 septembre, deux jours après qu’un bombardement israélien a fait dix-huit morts dans une école du centre de la bande de Gaza, indignant la communauté internationale.
La guerre entre Israël et le Hamas a été provoquée par l’attaque du mouvement islamiste dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1 205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP), établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
Depuis près d’un an, l’offensive israélienne déclenchée en riposte, a provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de l’enclave palestinienne. Au moins 41 118 personnes y sont mortes, selon le dernier bilan du ministère de la santé contrôlé par le Hamas.
Un employé de l’UNRWA tué en Cisjordanie
L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé vendredi la mort d’un membre de son personnel, tué la nuit dernière dans le camp d’El Fara, dans le nord de la Cisjordanie. « Sufyan Jaber Abed Jawwad a été abattu sur le toit de sa maison par un tireur d’élite au cours d’une opération militaire israélienne nocturne, tôt dans la matinée du 12 septembre. Sufyan travaillait comme ouvrier sanitaire dans le camp d’El Far’a », écrit-elle dans un communiqué, précisant qu’il était marié et père de deux enfants.
Aucun membre du personnel de l’UNRWA n’avait trouvé la mort en Cisjordanie depuis plus de dix ans, souligne l’agence, déplorant l’intensité des opérations israéliennes, en particulier dans les camps de réfugiés.
« Les infrastructures civiles, y compris les réseaux d’eau et d’électricité, ont été détruites, et l’accès des communautés aux produits de base est précaire. L’UNRWA a été contraint de suspendre les services aux réfugiés en raison des risques inacceptables encourus par le personnel et les bénéficiaires au cours de ces opérations. L’utilisation d’engins explosifs improvisés par les acteurs armés palestiniens est particulièrement préoccupante », ajoute-t-elle.
A Madrid, des pays arabes et européens plaident à nouveau pour la solution à deux Etats
Des représentants de pays arabes et européens, dont le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Josep Borrell, ont de nouveau plaidé à Madrid vendredi pour faire avancer la solution dite à deux Etats, l’un palestinien, l’autre israélien, sur fond de guerre à Gaza. « Ensemble, nous voulons identifier les actions concrètes qui nous permettront de progresser vers cet objectif », a expliqué sur X le premier ministre espagnol Pedro Senchez, qui a accueilli l’ensemble des participants au palais de la Moncloa. « La communauté internationale doit faire un pas décisif vers une paix juste et durable au Moyen-Orient », a insisté le socialiste.
Cette rencontre, baptisée « Pour l’application des deux Etats », a notamment réuni le premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammed Mustafa, les ministres des affaires étrangères du Qatar, de l’Arabie saoudite, de l’Egypte et de la Turquie, tous membres du Groupe de contact arabo-islamique pour Gaza, et les secrétaires généraux de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique. Les chefs de la diplomatie irlandais, norvégien, slovène et espagnol, dont les pays ont reconnu au printemps l’Etat de Palestine, étaient aussi présents en plus de M. Borell pour l’UE.
L’Espagne, qui a reconnu le 28 mai l’Etat de Palestine en même temps que l’Irlande et la Norvège, a adopté depuis le début du conflit à Gaza une position très critique vis-à-vis d’Israël. Le pays, qui a accueilli fin mai une autre réunion sur le conflit à Gaza, a également annoncé la tenue d’un sommet bilatéral entre l’Espagne et la Palestine, le premier du genre, avant la fin de l’année.
De son côté, la représentante de l’Autorité palestinienne en France Hala Abou-Hassira a appelé Paris à « reconnaître l’Etat de Palestine avant qu’il soit trop tard », pour préserver la possibilité d’une solution à deux Etats, au micro de France 24 vendredi.
Plus de 500 000 enfants ont reçu une première dose de vaccin antipolio dans la bande de Gaza
La première phase de la campagne de vaccination contre la polio à Gaza pour empêcher une épidémie « est un succès massif », a estimé vendredi le patron de l’OMS, précisant que plus de 560 000 enfants ont reçu une première dose.
« Il s’agit d’un énorme succès au milieu de la réalité quotidienne tragique de la bande de Gaza. Imaginez ce qui pourrait être accompli avec un cessez-le-feu », a lancé Tedros Adhanom Ghebreyesus sur le réseau social X, alors que la première phase de la campagne vient de s’achever jeudi. Un deuxième cycle de vaccination − une simple administration par voie orale − est prévu dans environ quatre semaines.
Après la découverte du premier cas de polio dans la bande de Gaza en 25 ans, l’OMS a lancé une campagne de grande ampleur le 1er septembre pour endiguer le risque d’une épidémie. Des « pauses humanitaires » dans des zones dédiées ont permis de mener à bien l’opération en trois étapes, dans le centre du territoire, dans le Sud et enfin dans le Nord où la première phase s’est achevée jeudi.
L’ONU votera la semaine prochaine sur l’occupation israélienne
L’Assemblée générale de l’ONU se réunira la semaine prochaine pour examiner une proposition de résolution palestinienne donnant suite à l’opinion de la Cour internationale de justice (CIJ) qui a jugé « illégale » l’occupation par Israël des territoires palestiniens. « Les Palestiniens mènent un terrorisme diplomatique contre Israël et l’ONU est complice », a dénoncé le représentant permanent du pays auprès des Nations unies, Danny Danon.
En juillet, répondant à une demande d’avis consultatif de l’Assemblée générale, la CIJ, se penchant sur l’occupation israélienne depuis 1967, a estimé que « la présence continue d’Israël dans le territoire palestinien occupé est illicite » et qu’Israël est « dans l’obligation [d’y] mettre fin (…) dans les plus brefs délais ». Rebondissant sur cet avis, les pays arabes ont réclamé une nouvelle convocation de l’Assemblée générale, programmée le 17 septembre, à l’issue de laquelle devrait être mise aux voix une proposition de résolution, mardi ou plus probablement mercredi selon le nombre de pays réclamant la parole.
Obsèques à Tubas, en Cisjordanie occupée
Les proches de Palestiniens tués cette semaine par une frappe aérienne à Tubas, ville de Cisjordanie occupée, ont organisé des funérailles vendredi, après le retrait des forces israéliennes, a constaté l’AFP. Des centaines de personnes ont défilé aux côtés des quatre corps entreposés sur des civières et enveloppés d’un linceul blanc. Certains agitaient le drapeau vert du Hamas, tandis que des coups de feu ont ponctué les chants des proches en deuil.
Les quatre hommes ont été tués par une frappe aérienne mercredi à l’aube, selon le Croissant-Rouge palestinien. Un cinquième tué par la même frappe a été inhumé vendredi à Tamoune. L’armée israélienne avait déclaré mercredi qu’elle menait des opérations « antiterroristes dans les régions de Tubas et Tamoune » et qu’un de ses avions avait « frappé une cellule terroriste ». L’agence de presse officielle palestinienne WAFa a ensuite déclaré jeudi soir que l’armée s’était retirée, permettant la tenue des funérailles.
Le corps de la militante américano-turque Aysenur Ezgi Eygi, tuée vendredi dernier lors d’une manifestation en Cisjordanie occupée, a été par ailleurs été accueilli vendredi avec les honneurs en Turquie, où une seconde autopsie a été pratiquée, avant son transfert vers le berceau familial de Didim (sud-ouest), où elle sera inhumée samedi.
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