Grand ordonnateur des musiques qui n’ont cessé de rythmer les Jeux olympiques (JO) et paralympiques de Paris 2024, l’arrangeur et compositeur Victor Le Masne, 42 ans, revient sur le succès et l’impact de cette bande-son estivale dans laquelle figure, Parade, hymne officiel de l’événement, qui sera mis en ligne sur les plates-formes, vendredi 13 septembre.
Avec « Parade », avez-vous l’impression d’avoir composé votre premier tube ?
Oui [rires] ! J’ai déjà eu des succès en composant pour des artistes comme Juliette Armanet, Justice, ou avec mon propre groupe, Housse de Racket, mais c’était sans commune mesure avec l’accueil reçu par Parade. Ce morceau est devenu quelque chose qui m’a dépassé. Sa force est d’être associé à des émotions, des sensations, qui font maintenant partie de la mémoire collective.
Quelle a été la genèse de ce morceau ?
Il est né en février 2023, au tout début de mon travail de composition pour ces Jeux. Je n’ai pas commencé en me disant que cela allait être l’hymne olympique. J’avais beaucoup échangé avec Tony Estanguet [président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024, Cojop] sur les émotions d’un athlète avant, pendant et après une compétition. J’étais porté par une narration sportive. Les premières notes sont venues au piano. J’aimais bien l’idée d’une mélodie simple, pas simpliste, mais reconnaissable, chantable, qui pouvait fédérer. En changeant les accords, la rythmique, la couleur orchestrale, tout en répétant la même mélodie, je sentais que je pouvais illustrer les différentes émotions du sport et du supporteur. En commençant par un début symphonique, puis en évoluant avec un crescendo et une accélération, je voulais signifier que les Jeux arrivaient en France et dans nos vies. La partie pop et électronique, plus dansante, synonyme de liesse, pouvait être reprise en chœur.
Aviez-vous étudié, en amont, le rapport que le répertoire pop pouvait entretenir avec le sport ?
Je suis amateur de sport et aussi de grands concerts, ceux de Queen, de Michael Jackson, de Johnny Hallyday… Ils ont en commun le public et les stades. J’ai beaucoup réfléchi, de manière presque analytique, « solfégique », pour essayer de comprendre ce qui pouvait fédérer musicalement et se transformer en hymne. J’avais d’ailleurs été très marqué, dans mon enfance, par le titre Barcelona [1987], de Freddie Mercury et de Montserrat Caballé, qui a servi d’hymne à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Barcelone, en 1992.
Vous étiez à la fois directeur musical, programmateur, arrangeur, compositeur… Laquelle de ces fonctions a été la plus gratifiante ?
Il vous reste 64.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.