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Avec Michel Barnier, la rupture dans la continuité à Matignon

Le premier ministre, Michel Barnier, sur le plateau du journal de TF1, le 6 septembre 2024.

Michel Barnier est un homme de droite. Aucun doute possible après un demi-siècle d’engagement politique pour celui qui, adolescent, collait les affiches de campagne du général de Gaulle. Le nouveau premier ministre assume sa couleur politique. Mais l’ancien candidat à la primaire des Républicains (LR), qui s’était dit favorable, en 2021, à un « moratoire sur l’immigration », à la « retraite à 65 ans », et aux « peines planchers », veut faire une place à la gauche dans son gouvernement.

Lors d’un entretien au « 20 heures » de TF1, vendredi 6 septembre, l’ancien commissaire européen venu, rappelle-t-il, du « gaullisme social », assure que « tout est ouvert ». Il ne s’agira pas « seulement d’un gouvernement de droite », promet-il.

Son équipe comptera des membres du camp présidentiel avec « peut-être, peut-être », des ministres actuellement démissionnaires. D’anciens LR, comme Gérald Darmanin (intérieur), Sébastien Lecornu (armées) ou Aurore Bergé (égalité entre les femmes et les hommes) se disent prêts à le rejoindre. Mais Michel Barnier espère aussi attirer « des gens de gauche ». Lesquels ? Mystère.

Hormis l’ancienne candidate à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, dont l’entourage assure au Monde « qu’une construction commune entre la droite, le centre et une partie de la gauche, ouverte et à l’écoute, serait une bonne idée », les candidats sont rares. A entendre le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, aucun socialiste ne sera sur la photo d’un prochain gouvernement promis à une motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire (NFP). « Je n’ai jamais été sectaire », s’enorgueillit le Savoyard.

« Notre pays a besoin de syndicats forts »

A 73 ans, celui qui assure n’avoir aucun « plan de carrière » brise les tabous pour séduire l’opposition, se disant prêt à « ouvrir un débat » sur la réforme des retraites qui, en 2023, a mis des millions de Français dans la rue. « Notre pays a besoin de syndicats forts », poursuit-il, pour mieux afficher sa différence de style avec Emmanuel Macron, président jupitérien peu soucieux des corps intermédiaires. « Chaque citoyen est nécessaire », appuie-t-il, tranchant avec le propos malheureux du chef de l’Etat en 2017 sur « les gens qui ne sont rien ».

Six ans après la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), le septuagénaire jure aussi ne pas s’interdire d’agir pour « plus de justice fiscale », tout en évitant de rentrer dans le détail et défend « l’ordre et la morale » face aux « banquiers qui se croient tout permis ». Un coup d’œil à gauche, un autre à droite, Michel Barnier promet de s’atteler au sujet migratoire et à des frontières devenues, à ses yeux, des « passoires », tout en étudiant le sujet de la proportionnelle, exigence du Rassemblement national (RN). « Je n’ai pas de ligne rouge », résume-t-il.

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Source: www.lemonde.fr

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