Élection à la proportionnelle : «Les trompe-l’œil d’un mode de scrutin»
CONTRE-POINT – Changer le mode de scrutin en réaction au résultat de la précédente élection ne préserve pas des surprises de la suivante.
Jamais un mode de scrutin ne répondra, en soi, à une crise politique. La proportionnelle est certes plébiscitée de longue date dans les sondages. Et une majorité de formations politiques réclament son instauration. Nicolas Sarkozy l’avait évoquée, François Hollande l’avait promise et Emmanuel Macron avait présenté un texte au parcours interrompu en 2018. Mais si, jusqu’à ce jour, personne n’a modifié le mode de scrutin, c’est que la question est plus complexe qu’il n’y paraît.
La proportionnelle est plébiscitée parce qu’elle paraît plus juste que le scrutin majoritaire. Par justice, il faut comprendre une meilleure corrélation entre le nombre de voix et le nombre de sièges obtenus. Ce serait vrai si, comme aux élections européennes, on votait pour des listes nationales. Or ce n’est pas envisagé. Même avec la proportionnelle, il faudrait définir des circonscriptions électorales : le département, comme ce fut le cas en 1986 ? la région comme le proposent certains ?…