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En Iran, les infirmières défient le pouvoir pour alerter sur leurs conditions de vie


répression

En Iran, les infirmières défient le pouvoir pour alerter sur leurs conditions de vie

Loin de s’essouffler, le mouvement de grève des infirmières iraniennes entamé depuis plus de six mois en Iran, a pris de l’ampleur durant l’été. Et ce, malgré l’arrestation de plusieurs participantes. Elles exigent des salaires équitables et de meilleures conditions de travail.

Des infirmières iraniennes, en première ligne, durant la pandémie de Covid-19 en 2021 à Qom en Iran.
Des infirmières iraniennes en première ligne durant la pandémie de Covid-19 en 2021 à Qom en Iran. © Vahid Salemi, AP (Archives)

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À coup de grèves et de manifestations, les infirmières iraniennes réclament de meilleures conditions de travail, une hausse de leurs salaires et alertent sur le besoin urgent de réformer le système de santé en Iran. Après Karaj, à l’ouest de Téhéran, les mouvements de protestations se sont étendus dans une dizaine de villes iraniennes, dont Mashad ou encore Shiraz.

Lundi 2 septembre, à Ispahan, les secouristes se sont joints aux infirmières de l’Université des sciences médicales pour scander des slogans exigeant une revalorisation de leur travail.


La veille, c’est à Behbahan, dans le sud du pays, que le personnel médical a manifesté devant le bureau du gouverneur.


Des infirmières convoquées après avoir manifesté

La colère des infirmières, qui ont entamé leur mouvement en fin d’année dernière, a été nourrie en juillet par le sentiment de n’avoir pas été entendues. Celles qui ont exprimé leur désaccord ont, au contraire, subi des menaces. Des dizaines d’entre elles ont été convoquées après avoir participé à des manifestations, notamment une soixantaine à Kerman et à Kermanshah, a indiqué le directeur de l’Organisation iranienne des infirmières, Mohammad Sharifi Moghadam.

Le ton s’est durci ces trois dernières années, alerte-t-il, de sorte que « si des infirmières participent à des rassemblements et à des manifestations, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des facultés de médecine, elles sont immédiatement convoquées au comité de discipline ».

En Iran, la législation du travail interdit la création de syndicats indépendants, aussi les grèves et les rassemblements pacifiques sont-ils sévèrement punis. « Depuis des années, le personnel infirmier iranien, essentiellement féminin, est systématiquement exploité et réduit au silence », a dénoncé dans un communiqué Hadi Ghaemi, directeur de Iran Human Rights (IHR).

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L’ONG de défense des droits humains, basée en Norvège, alerte sur plusieurs « arrestations arbitraires » lors des récentes manifestations, dont celle de Pouya Esfandiari, une infirmière kurde de Divandareh, dans la province du Kurdistan, travaillant à l’hôpital Milad de Téhéran. « Elle a été arrêtée par les forces de sécurité iraniennes le 20 août et emmenée dans un lieu non divulgué », détaille le communiqué d’IHR qui liste au moins trois autres interpellations.

« L’inflation en dollars, nos salaires en rials »

En Iran, les infirmières gagnent entre 200 et 250 dollars par mois. Parmi leurs revendications principales figure la revalorisation de leurs revenus. « L’inflation en dollars, nos salaires en rials », « Assez de promesses, nous n’avons plus de quoi manger », ont-elles ainsi scandé ces dernières semaines dans la rue.


« Les salaires des paramédicaux ont toujours été bas en Iran, les paies sont parfois tardives et l’inflation rend leur quotidien très difficile. Elles sont nombreuses à devoir chercher des sources de revenus complémentaires. La situation est telle que les infirmières ne peuvent plus contenir leur colère. C’est un appel à l’aide et c’était prévisible », confie une spécialiste de la santé publique sous couvert d’anonymat.

La dernière série de manifestations fait suite au décès de Parvaneh Mandani, une infirmière de 32 ans dans un hôpital de la province de Fars. Sa mort, le 2 août, qualifié de « suspecte » par Mohammad Sharifi Moghadam, a été attribuée par ses consœurs au surmenage. Le directeur de l’Organisation iranienne des infirmières a également rapporté le cas d’une autre infirmière qui s’est suicidée à Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran.

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Les problèmes d’approvisionnement en médicaments dont souffre le pays en raison des sanctions internationales, rend leur travail encore plus ardu, ajoute la même source anonyme, qui a observé une nette dégradation du système hospitalier public. Résultat, beaucoup ont préféré quitter le pays, ce qui n’a fait qu’aggraver la pénurie de personnel soignant.

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Source: www.france24.com

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