L’Italie se gausse de la relation « émotionnelle » et de la confession publique de son ministre de la culture, un proche de Giorgia Meloni, avec une « influenceuse » de mode. Un premier parfum de scandale au sein du gouvernement.
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Un ministre italien de la culture, Gennaro Sangiuliano, qui s’affiche depuis plusieurs mois avec une beauté blonde, Maria Rosaria Boccia, dont tout le monde se demande quel est exactement son rôle. Qui, confondu dans sa relation extraconjugale, offre, mercredi 4 septembre, sa démission à Giorgia Meloni, laquelle la refuse. Et ce même homme qui confesse sa faute dans une émission de la télévision publique et déclare sa flamme à sa femme trompée, Federica Corsini… Tout est réuni pour une comédie à l’italienne qui aurait pu inspirer un Dino Risi ou un Vittorio De Sica.
Mais qui est donc Gennaro Sangiuliano ? Ce Napolitain a milité dans sa jeunesse au sein du parti néo-fasciste Mouvement social italien (MSI), comme Giorgia Meloni. Diplômé en droit, il entame une solide carrière journalistique, d’abord dans des quotidiens de droite comme de gauche, puis il intègre la Rai et ses journaux télévisés et devient correspondant de guerre. En 2018, il est nommé directeur général du journal de la Rai2. Et soutient la candidate Meloni aux élections de septembre 2022, devenant son ministre de la culture aussitôt celle-ci élue.
En pleine Mostra de Venise
La presse transalpine se régale de cette affaire révélée en pleine Mostra de Venise, alors que le ministre de la culture se trouve dans en pleine lumière et que son ministère prépare un G7 Culture (du 19 au 21 septembre). Mercredi soir, Gennaro Sangiuliano s’est repenti de sa « faiblesse » envers Maria Rosaria Boccia, lors d’une interview au journal télévisé (TG1) de la Rai1. À propos de cette jeune femme introduite auprès de lui par des amis, il confie : « J’ai eu une relation émotionnelle avec elle. »
« Une amitié personnelle est née, ajoute-t-il, et là, j’ai découvert ses capacités d’organisation et j’ai eu l’idée de la nommer comme conseillère pour les grands événements sans rémunération », a poursuivi le ministre. Ce n’est qu’après l’avoir nommée qu’il demande conseil « auprès d’amis avocats et de (s) on chef de cabinet qui (lui) ont fait remarquer que tout cela pouvait constituer un potentiel conflit d’intérêts ».
Il a alors demandé par mail à ce dernier de la renvoyer, a-t-il reconnu benoîtement. Juste avant l’émission, le ministre avait fait un détour par le bureau de Giorgia Meloni, lui offrant sa démission, « rejetée » par la présidente du conseil des ministres.
Alors qu’il s’expliquait sur la Rai, Maria Rosaria Boccia, une femme d’affaires de 41 ans, commentait de son côté en direct sur les réseaux sociaux, les propos du ministre, alimentant la machine. Née à Pompéi, cette « influenceuse » de mode suivie par 40 000 followers sur Instagram, selon l’enquête d’Il Messaggero, a participé (Instagram en témoigne) à des événements officiels importants, sur lesquels plane le doute d’un financement ministériel. Cette affaire au parfum de scandale ira-t-elle plus loin ? Le ministre l’a clamé : « Jamais un seul euro du ministère n’a été dépensé pour la Boccia, j’ai payé. »