INTERVIEW
Jeux paralympiques – cyclisme : Alexandre Leauté, « je l’ai parfois détesté ce vélo de chrono »
De notre envoyé spécial à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) – Un garçon en or. Alexandre Leauté a remporté mercredi son deuxième titre paralympique aux Jeux de Paris en s’imposant sur l’épreuve du contre-la-montre. Une médaille pour laquelle il remercie le public qui l’a poussé jusqu’au bout du parcours en Seine-Saint-Denis. Interview.
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Alexandre Leauté est apparu soulagé après sa victoire sur le contre-la-montre en catégorie C2 mercredi 4 septembre. Alors que d’immenses espoirs reposaient sur les épaules du Breton de 23 ans avant le début des Jeux paralympiques, le jeune homme a déjà accompli sa promesse : « Au moins deux médailles d’or ».
« Je suis trop content », laissait-il échapper, ayant encore un peu de mal à réaliser. En retard lors du premier temps intermédiaire, le Breton a fait la différence dans la deuxième partie des 14,5 km du parcours exigeant tracé en Seine-Saint-Denis. Il s’est imposé pour seulement 2,1 secondes devant le Belge Ewoud Vromant, qu’il avait déjà devancé lors de la poursuite.
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Comment avez-vous vécu le parcours ?
Aujourd’hui, ça n’a pas été facile. J’ai essayé de gérer mon effort le mieux possible. J’ai entendu que j’étais en retard au premier temps intermédiaire, mais je ne me suis pas découragé. Je savais que c’était la deuxième partie qui m’a avantagé le plus, donc j’ai mis tout ce que j’avais.
Est-ce compliqué d’enchaîner les épreuves de piste avec celles de la route ?
[Plus que la transition], c’est la fatigue qui est compliquée à gérer. Tous mes adversaires n’ont fait qu’une épreuve. J’en suis à ma quatrième, donc c’était plus compliqué physiologiquement que mentalement.
La dernière épreuve pour vous est samedi, qu’est ce qui va se passer dans l’intervalle ?
Je vais vraiment profiter. Je pense que mes Jeux sont réussis désormais, quoi qu’il arrive. Je suis vraiment très heureux. Je vais essayer de prendre plus de plaisir maintenant.
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Samedi, je vais me sacrifier pour Thomas [Peyroton-Dartet] samedi pour que lui aussi puisse profiter d’une médaille, voire d’une Marseillaise devant le public français.
Qu’avez-vous pensé du parcours en Seine-Saint-Denis ?
Au début, j’étais sceptique. On voit tous les athlètes qui ont des lieux magnifiques comme le Grand Palais pour l’escrime, Versailles pour l’équitation, je trouvais qu’on avait été mis un peu à l’écart à Clichy. Mais finalement, on a un beau circuit fermé avec du public.
Il y avait du monde, surtout à l’arrivée, et je pense que c’était là que c’était le plus important parce que dans ma tête, c’était violent. Le dernier kilomètre après la dernière bosse, c’était vraiment très très compliqué mentalement et le public m’a aidé.
C’est votre premier titre paralympique sur route, il signifie quoi ?
Ça récompense beaucoup de travail. Depuis que Mathieu [Jeanne, son entraîneur, NDLR] m’a récupéré, j’ai beaucoup passé de temps sur le vélo de chrono. J’en ai bavé dessus. Il y a des moments où je le détestais ce vélo… Mais aujourd’hui, ça vaut le coup et je suis très content d’avoir passé au moins deux jours par semaine dessus pour avoir un résultat comme ça.
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