jeudi, janvier 23, 2025
AccueilSportJeux paralympiques : Hélios Latchoumanaya, le Teddy Riner du parajudo

Jeux paralympiques : Hélios Latchoumanaya, le Teddy Riner du parajudo


RENCONTRE

Jeux paralympiques : Hélios Latchoumanaya, le Teddy Riner du parajudo

Double champion du monde, le parajudoka Hélios Latchoumanaya fait figure de grand favori dans la catégorie des -90 kg chez les déficients visuels (J2) aux Jeux paralympiques de Paris. Médaillé de bronze à Tokyo, il entend bien prendre sa revanche. Pour ce sportif qui hait la défaite, il n’y a que l’or qui compte.

Le judoka français Hélios Latchoumanaya lors de la journée de présentation des équipes de France olympique et paralympique, le 24 juin 2024 à Paris.
Le judoka français Hélios Latchoumanaya lors de la journée de présentation des équipes de France olympique et paralympique, le 24 juin 2024 à Paris. © Stéphanie Trouillard, France 24

Publicité

Découvrez le calendrier complet des Jeux paralympiques de Paris 2024.

Après les dix médailles remportées par l’équipe de France de judo aux Jeux olympiques de Paris, les parajudokas comptent eux aussi briller lors des Jeux paralympiques. À 24 ans, Hélios Latchoumanaya est l’un des fers de lance de la sélection tricolore. Dans la catégorie des -90 kg chez les déficients visuels (J2), il est pressenti pour monter sur la plus haute marche du podium.

« J’ai encore du mal à me dire que je suis le grand favori de la catégorie », a-t-il confié lors de la journée média organisée par la fédération de judo en juin dernier. « Cela rajoute un peu de pression ».


Les JO de Tokyo, son meilleur et son pire souvenir

Il y a trois ans à Tokyo, le sportif n’avait pas le même poids sur les épaules pour sa première participation aux Jeux paralympiques. Alors âgé de 21 ans, il avait décroché la médaille de bronze en remportant sa petite finale face au kazakh Zhanbota Amanzhol, après avoir été battu par l’Iranien Vahid Nouri en demi-finale. Une expérience à la fois douce et amère : « C’est mon meilleur et mon pire souvenir parce que c’est quand même une médaille olympique. Il y a des gens qui se battent toute leur vie et qui n’arrivent pas à aller la chercher. J’ai réussi à aller chercher ce résultat, mais j’espérais plus », raconte-t-il.

À lire aussiJO 2024 : en or à domicile, Teddy Riner entre un peu plus dans la légende des Jeux olympiques

Depuis son plus jeune âge, ce sportif né à Tarbes et d’origine guadeloupéenne, comme Teddy Riner, affiche un mental de vainqueur. Touché à l’âge de trois ans par une maladie rare – la rétinite pigmentaire qui se caractérise par une perte progressive et graduelle de la vision -, il s’est essayé à de nombreux sports avant d’opter pour le judo. Pendant longtemps, il a cru pouvoir pratiquer cette discipline aux côtés des valides, mais, peu à peu, sa vue s’est réduite. « J’ai un handicap invisible. Quand on me croise dans la rue, on ne le voit pas tout de suite car je ne me déplace pas avec une canne. Il faut que j’explique que je suis malvoyant », raconte ce licencié de l’AS Bourg-la-Reine, un club de région parisienne.


« Mettre en lumière tous les types de handicap »

À 17 ans, il s’est finalement tourné vers le parajudo où il excelle. Depuis Tokyo en 2021, il a décroché deux titres de champion du monde, ainsi que deux titres européens. Pour se hisser au meilleur niveau, il a intégré l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) en 2018 où il s’entraîne avec les meilleurs judokas valides. « Le niveau olympique est quand même plus élevé que le niveau paralympique. Cela me permet de progresser », décrit-il. « À l’inverse, cela permet aux valides d’expérimenter des schémas tactiques qu’ils n’ont pas l’habitude de voir. On peut toujours apprendre de l’autre ».

Depuis trois ans, au sein de cette fabrique de champions, il se prépare pour ces Jeux paralympiques organisés à la maison. Une pression supplémentaire dont il tente de se détacher. « J’essaye de me mettre dans ma bulle et de ne pas y penser tous les jours. J’écoute de la musique, je vais voir des films, je regarde d’autres sports », explique-t-il.

À lire aussiTriathlon : l’invincible Alexis Hanquinquant conserve son titre paralympique à domicile

Si Hélios Latchoumanaya reconnaît que cet engouement autour des Jeux paralympiques ajoute du stress, il se réjouit de l’impact de ce coup de projecteur. « On parle beaucoup de l’héritage de ces Jeux en termes d’infrastructures, mais je pense que cela va surtout servir à parler plus de sport et du handicap en général », estime le judoka. « Cela va mettre en lumière tous les types de handicap et comment nous le vivons au quotidien. Cela va peut-être permettre de le dédramatiser ».

Pour preuve, le tournoi de parajudo fait le plein de spectateurs. C’est dans une Arena Champ-de-Mars bondée que le pensionnaire de l’Insep va faire son entrée en lice, samedi 7 septembre. Devant un public acquis à sa cause, il n’aura qu’une seule chose en tête : la victoire. Derrière son sourire, Hélios Latchoumanaya avoue détester par dessus tout le goût de la défaite : « Si je ne décroche pas le titre, je vais considérer que c’est une contre-performance. Ce serait une énorme déception ». Ses adversaires sont prévenus.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine


Emportez l’actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l’application France 24


Partager :

Source: www.france24.com

Articles Connexes
- Advertisment -
Google search engine

Articles Populaires

Commentaires Recents