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L'Ouganda enterre la marathonienne Rebecca Cheptegei, victime d'un féminicide sauvage

L’Ouganda enterre la marathonienne Rebecca Cheptegei, victime d’un féminicide sauvage

La coureuse de fond ougandaise Rebecca Cheptegei a été enterrée samedi dans son pays. Elle avait été aspergée d’essence et brûlée par son compagnon le 1er septembre au Kenya, quelques semaines après avoir couru le marathon des JO de Paris 2024.

Agnes Cheptegei pleure sa fille et athlète olympique Rebecca Cheptegei au funérarium de l'hôpital Moi à Eldoret, au Kenya, le 13 septembre 2024.

Agnes Cheptegei pleure sa fille, l’athlète olympique Rebecca Cheptegei, au funérarium de l’hôpital Moi à Eldoret, au Kenya, le 13 septembre 2024. © Edwin Waita, Reuters

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Jour de deuil en Ouganda. L’athlète olympique Rebecca Cheptegei a été enterrée, samedi 14 septembre, dans son pays après avoir été aspergée d’essence et brûlée par son compagnon le 1er septembre au Kenya. Un féminicide qui a eu lieu à peine quelques semaines après sa participation au marathon des JO Paris 2024.

La mort de l’athlète de 33 ans, qui a succombé quatre jours plus tard à ses graves et multiples brûlures, a provoqué une vague internationale d’hommages et d’indignation. Son agresseur et compagnon, Dickson Ndiema Marangach, 32 ans, a également été gravement brûlé et est décédé à l’hôpital lundi.

Des militants des droits humains ont dénoncé ce nouveau féminicide au Kenya, où depuis 2021, deux autres athlètes, Agnes Tirop et Damaris Mutua, ont été tuées et leurs compagnons respectifs accusés des meurtres.

Vendredi, les proches de Rebecca Cheptegei au Kenya se sont rassemblés pour honorer sa mémoire autour de son cercueil dans la ville d’Eldoret, dans la vallée du Rift, près de l’endroit où elle vivait.

Puis sa dépouille a franchi en fin d’après-midi, sous la pluie, la frontière entre le Kenya et l’Ouganda, avant les funérailles prévues dans le village où habite sa famille à Bukwo, à quelque 380 kilomètres au nord-est de la capitale Kampala.

« Nous sommes extrêmement tristes », a déclaré à l’AFP Simon Ayeko, son ancien mari, avec qui elle avait deux filles. « En tant que père, cela a été très difficile », a-t-il ajouté, expliquant qu’il n’avait pas été en mesure d’annoncer la nouvelle à leurs enfants. « Petit à petit, nous leur dirons la vérité. »

Féminicide sur fond de dispute foncière

La cérémonie pour honorer la mémoire de l’athlète, qui était aussi sergent au sein de l’armée ougandaise, a débuté à 10 h (7 h GMT) par un rassemblement de membres de sa famille et de responsables dans une salle de mairie locale.

Son cercueil, couvert du drapeau ougandais, a été salué par des officiers de l’armée, qui ont transporté la dépouille jusqu’à une salle communale surplombant à perte de vue les collines reculées de l’enfance de la jeune femme.

Le cercueil a ensuite été transporté dans un stade proche où des centaines de personnes sont venues lui rendre hommage.

Enfin, Rebecca Cheptegei a été enterrée dans l’après-midi au milieu des arbres dans les collines. Une salve de coups de canon a accompagné la descente du cercueil dans la tombe – un usage réservé en général aux officiers supérieurs ougandais -, suivie de prières par des religieux locaux.

Des dizaines d’athlètes ont fait le voyage jusqu’au petit village pour assister à la cérémonie et rendre hommage à celle qui a terminé 44e au marathon des JO de Paris le 11 août.

« Elle a grandement contribué à la promotion de l’athlétisme jusqu’à ses derniers jours », a assuré à l’AFP Alex Malinga, qui l’avait entraînée lorsqu’elle était adolescente.

Selon les médias locaux, les filles de Rebecca Cheptegei ont été témoins de l’agression. La police a de son côté indiqué que Dickson Ndiema Marangach s’était introduit chez elle alors qu’elle était à l’église avec ses enfants.

La famille de Rebecca Cheptegei affirme que le couple se disputait la propriété où elle vivait avec sa sœur et ses filles. « Je pense qu’à ce moment-là, leur relation s’était détériorée », a dit à l’AFP Moses Kipsiro, le beau-frère de Rebecca Cheptegei. « Je ne savais pas que quelque chose n’allait pas. »

Ce meurtre sauvage a mis une nouvelle fois en lumière ce que les défenseurs des droits humains qualifient d’épidémie de féminicides au Kenya. Selon l’ONU, le pays a signalé 725 cas pour la seule année 2022.

Un rapport publié l’année suivante par le Bureau national des statistiques du Kenya a révélé que la proportion de femmes de 15-49 ans ayant subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans était de 34 %.

Avec AFP

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Source: www.france24.com

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