Nouveau Premier ministre : le couperet de la censure
C’est la question cruciale : le prochain Premier ministre pourra-t-il éviter d’être censuré par l’Assemblée nationale ? À ce stade, aucun des noms évoqués pour Matignon ne semble en mesure de relever le défi.
Ce sera la première qualité requise pour le prochain Premier ministre : échapper à une motion de censure. Un sacré défi en perspective, au regard de la composition de l’Assemblée issue des élections législatives anticipées de juillet dernier. La question est d’ailleurs au cœur des échanges entre le chef de l’État et les représentants des différentes formations politiques. Et à ce stade, aucun des noms jusque-là évoqués pour Matignon, de Xavier Bertrand, en passant par Bernard Cazeneuve ou encore David Lisnard, le maire LR de Cannes, ne semble en mesure d’éviter ce couperet dans un hémicycle fracturé en trois blocs.
« Aujourd’hui Cazeneuve est mieux placé que Bertrand », évalue un haut cadre des Républicains qui, à l’image d’Emmanuel Macron et de ses conseillers, a fait chauffer sa calculette. Mieux placé, peut-être — notamment parce qu’il ne fait pas figure de repoussoir aux yeux de la droite — mais certainement pas assuré de franchir l’obstacle. Marine Le Pen, forte de son groupe de 126 députés, a déjà fait savoir que le RN censurerait l’ex-Premier ministre de François Hollande.