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Présidentielle américaine 2024 : à deux mois du scrutin, les clés d’une élection au suspense relancé

Présidentielle américaine 2024 : à deux mois du scrutin, les clés d’une élection au suspense relancé

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Publié aujourd’hui à 12h45, modifié à 17h15

Temps de Lecture 6 min.

La vice-présidente des Etats-Unis et candidate démocrate, Kamala Harris, lors d’un rassemblement à Pittsburgh, en Pennsylvanie, le 2 septembre 2024.

Aux Etats-Unis, l’élection présidentielle 2024 est présentée comme historique. D’abord par son scénario : en se retirant, le 21 juillet, Joe Biden a relancé une seconde campagne, plus courte que jamais, alors que les Américains sont appelés aux urnes dans deux mois, le mardi 5 novembre. Investie en remplacement du président sortant, le 22 août, Kamala Harris devance le candidat républicain, Donald Trump, dans les sondages au niveau national.

Mais les risques d’essoufflement de cette dynamique, comme les particularités du système électoral américain, ne garantissent aucunement la victoire pour le camp démocrate. Le débat télévisé organisé mardi 10 septembre entre Kamala Harris et Donald Trump sur la chaîne grand public ABC sera d’une importance majeure, et le suspense pourrait rester entier jusqu’au soir du 5 novembre.

Les sondages nationaux donnent une avance à Kamala Harris
Evolution de la marge des sondages nationaux depuis le 18 mai 2024, du duel Trump-Biden, jusqu’à la candidature de Kamala Harris.

Biden en tête

Trump en tête

Harris en tête

Source : New York Times



Quelles sont les dynamiques dans les « swing states » ?

Les sondages nationaux traduisent une dynamique de l’opinion publique américaine, mais ne préjugent pas du résultat du scrutin. En effet, l’élection américaine se déroulant de manière indirecte, avec des grands électeurs désignés dans chacun des Etats, il est plus pertinent de se concentrer sur les rapports de force locaux dans les swing states (« Etats pivots » ou « clés ») susceptibles de faire basculer l’élection.

Comment fonctionne l'élection présidentielle américaine

A la différence du président français, le président des Etats-Unis est élu au suffrage indirect. En effet, les citoyens américains votent pour des grands électeurs, au nombre de 538 en tout, qui eux-mêmes désignent le prochain président. 270 sont nécessaires pour remporter l’élection.

Le scrutin est organisé par chacun des 50 Etats du pays, lesquels disposent d’un nombre de grands électeurs à peu près proportionnel à leur poids démographique dans l’union. Selon la règle dite du “winner-take-all” (“le vainqueur remporte tout”), les Etats attribuent l’intégralité de leurs grands électeurs au candidat en tête. Le Maine et le Nebraska constituent une exception, avec une part de proportionnelle.

Si dans la plupart des cinquante Etats l’issue du scrutin fait peu de doutes, certains demeurent indécis. Ce sont les swing states, que l’on appelle parfois Etats pivots en français. C’est sur eux que les protagonistes concentrent leur attention et le gros de leurs efforts de campagne. Avec raison, car un candidat peut perdre l’élection alors qu’il a remporté le vote populaire, comme Hillary Clinton en 2016, qui avait rassemblé 2,87 millions de voix de plus que Donald Trump.

Largement dominant dans les sondages jusqu’au début de l’été, l’ancien président républicain Donald Trump est désormais rattrapé, voire distancié, dans plusieurs de ces Etats pivots par Kamala Harris.

Harris rivalise désormais avec Trump dans les Etats pivots
Moyenne quotidienne des intentions de vote pour chaque candidat dans les sept Etats les plus indécis.

Kamala Harris

Donald Trump

Wisconsin

Harris +3,2

Michigan

Harris +2,4

Pennsylvanie

Harris +1,1

Nevada

Harris +0,7

Arizona

Harris +0,2

Caroline du Nord

Trump +0,4

Géorgie

Harris +0,5

Source : FiveThirtyEight



La candidate démocrate possède une avance légère mais stable sur Donald Trump dans le Michigan et le Wisconsin depuis début août, deux Etats de la « Rust belt » (« ceinture de rouille » en référence au déclin industriel) que Donald Trump avait réussi à ravir aux démocrates en 2016.

La situation est en revanche plus serrée dans les cinq autres (Arizona, Caroline du Nord, Géorgie, Nevada, Pennsylvanie). Kamala Harris y fait néanmoins beaucoup mieux que les intentions de vote recueillies par Joe Biden au printemps, et elle y a rapidement rattrapé l’avance prise par Trump.

Quelles catégories d’électeurs soutiennent Harris ou Trump ?

En termes démographiques, sans surprise, ce sont chez les électeurs jeunes, les femmes et l’électorat noir et hispanique que Kamala Harris récupère le plus d’intentions de vote, selon les sondages menés dans six de ces sept Etats pivots par le New York Times/Sienne College en mai puis en août.

Fait remarquable, la vice-présidente fait mieux que l’actuel président Joe Biden dans toutes les catégories, y compris auprès de l’électorat masculin et chez les plus de 64 ans, signe de l’impopularité pénalisante du président sortant. La candidate parvient même, selon ces sondages d’intentions de vote, à récupérer les électeurs démocrates perdus par Joe Biden.

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Source: www.lemonde.fr

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