INTERVIEW
« Remplir les stades avec du tennis fauteuil, c’est fabuleux », se félicite Stéphane Houdet
La paire française Fréderic Cattanéo-Stéphane Houdet s’est inclinée vendredi dans la finale pour la médaille de bronze des Jeux paralympiques de tennis fauteuil face aux Espagnols, sur la terre battue du cour Suzanne Lenglen de Roland-Garros. Même s’il repart sans breloque, Stéphane Houdet est ravi d’avoir disputé cette Olympiade à domicile. « Ça va rester gravé dans les mémoires », déclare-t-il notamment à France 24.
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Fin des Jeux paralympiques pour le tennis-fauteuil français, qui quitte la Porte d’Auteuil sans la moindre médaille. Sur le court Suzanne Lenglen de Roland-Garros, la paire française Stéphane Houdet-Frédéric Cattanéo a bien cru, vendredi 6 septembre, aller chercher la médaille de bronze face aux Espagnols Daniel Caverzaschi et Martin de la Puente.
Mais après avoir empoché le premier set, les deux Français ont cédé dans les moments cruciaux et ont fini par s’incliner au super-tie break (4-6, 6-4, 10-5). Même s’il repart sans breloque, Stéphane Houdet a savouré l’ambiance à domicile et assure à France 24 que cette Olympiade « va rester gravée dans les mémoires ». Entretien.
France 24 : quel est votre sentiment à l’issue de ce match pour la médaille de bronze ?
Stéphane Houdet, montrant ses enfants : Là j’ai une médaille d’or. Là, il y a une deuxième médaille d’or. Là, il y a une troisième médaille d’or. Il y a plein de médailles d’or (il est père de six enfants, NDLR) qui étaient là aujourd’hui (vendredi). C’est fabuleux de jouer dans cette ambiance.
On a donné tout ce qu’on pouvait donner. Il nous a manqué un petit peu de respecter le plan qui avait été défini par Yannick (Noah, capitaine des Bleus en tennis fauteuil, NDLR). Et je pense qu’on va se faire gronder pour ça, parce que dès qu’on est rentré dans le court on a fait des points. Il y a un passage à 0-3, on n’est plus là du tout, on recule. Et Yannick nous donne des consignes qu’on respecte, on revient à 3-3, on a une balle de 4-3, et je crois qu’après l’enjeu, les émotions, le fait que tous les deux on n’ait pas joué beaucoup…
Et puis on a eu quelques émotions, qui ne sont plus ‘on joue pour gagner’ mais ‘on joue pour ne pas perdre’. Et ça, ça fait toute la différence.
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Le bilan de ces Jeux paralympiques est-il tout de même positif malgré l’absence de médaille ?
Oui, bien sûr. Le tennis est un sport très difficile. On doit jouer le match pour la médaille de bronze, il n’y a pas de place pour d’autres opportunités. Et ce qui est fabuleux, c’est cette ferveur, le fait d’avoir pu remplir les stades avec des matches de tennis en fauteuil. On va voir comment va se passer Roland-Garros, mais cela veut dire qu’on peut avoir un public français susceptible de remplir les stades pour des épreuves de tennis fauteuil.
On avait eu des exemples. Les Australiens avaient été les premiers à dire à l’époque ‘on va remplir le court’ central et cela avait été un pari gagné. Cela veut dire, comme l’ont aussi fait les Anglais en 2012, qu’on peut associer des marques, avoir un marketing et en même temps proposer un spectacle sportif. Donc si on est capable de faire ça, je pense que cela laisse présager de beaux jours à nos différentes pratiques (handisport).
Les résultats sportifs dans ces Jeux paralympiques, c’est pour développer la discipline ?
Tout à fait. Le tennis fauteuil, en plus, est un sport professionnel. Je me rappelle d’une fois où j’ai joué un match d’exhibition à Miami entre deux demi-finales. Le stade était archicomble et les gens étaient ravis. On a aussi joué à Pékin avec un public pas très connaisseur de tennis, mais qui était très enthousiaste.
Là (à Paris), je pense qu’on avait tout. J’essayais de garder les yeux un peu dans ma casquette pour rester dans le match, mais je pense qu’il restait peu de places vides où que ce soit sur ce court Suzanne Lenglen. C’était archicomble, c’est fabuleux. Et je crois que c’est la première fois qu’on a d’aussi belles images des matches. Donc oui, ça va rester gravé dans les mémoires.
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Quelle est la suite maintenant pour vous ? Vous vous projetez sur Los Angeles en 2028 ?
La suite immédiate, en dehors du fait de retrouver la famille pour la première fois ce (vendredi) soir, c’est un prochain tournoi en Sardaigne.
Pour le reste, Yannick (Noah) nous a dit ‘Moi je vous lâche pas, tant que les garçons (du tennis fauteuil) veulent de moi je serai là’, et on a parlé de Los Angeles juste avant. Pour ma part, oui je continuerai, sauf blessure. En tout cas, j’ai envie de jouer. Je reste compétitif.
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