ROMANCE EN OR
Tara Davis et Hunter Woodhall : la love story olympique et paralympique des Jeux de Paris
Des Jeux de Paris, les spectateurs retiendront les exploits sportifs, mais aussi les histoires plus personnelles. Mariés à la ville, Tara Davis et Hunter Woodhall partagent la même passion pour l’athlétisme. Ils ont fait chavirer les cœurs du monde entier en remportant respectivement chacun une médaille d’or lors des Jeux olympiques et paralympiques.
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*Cet article a été mis a jour vendredi 6 septembre après la médaille d’or remportée par Hunter Woodhall.
« Tu es champion paralympique, tu l’as fait ! » C’est par ces mots que Tara Davis a salué, vendredi 6 septembre, la victoire de son mari Hunter Woodhall en finale du 400 m (T62). Le couple s’est longuement enlacé dans les tribunes du Stade de France juste après la course.
Il y a quelques semaines, la même scène s’était déjà produite dans le même lieu. Le 8 août, c’est Tara qui avait remporté la finale du saut en longueur. « Oh, mon dieu, bébé, tu es championne olympique ! », avait alors réagi Hunter en la prenant dans ses bras. Cette image de bonheur total avait fait le tour du monde.
Les deux champions sont désormais tous les deux couverts d’or et resteront pour l’éternité le couple des Jeux de Paris. Particulièrement complices, ils font vivre leur histoire d’amour à des millions de followers sur les réseaux sociaux en mettant en scène leur quotidien. Dans une vidéo publiée sur TikTok quelques heures après la finale de son épouse, Hunter Woodhall s’était amusé à porter sa médaille d’or. « Cela te va bien », lui avait-elle répondu, comme une prémonition.
Alors que Tara Davis a été sous les projecteurs pendant les Jeux olympiques, c’était au tour de son mari de briller lors des paralympiques. Lundi 2 septembre, le sprinteur était déjà sur la piste du Stade de France lors de la finale du 100 m masculin (T64). Sous les yeux de Tara, sa première supportrice, il n’avait malheureusement terminé qu’en sixième position, avant de se rattraper cinq jours plus tard, lors de la finale du 400 m.
« C’est la fille que je vais épouser »
À 25 ans, Hunter Woodhall est déjà un vétéran des Jeux paralympiques. Il a participé à ceux de Rio en 2016 où il a remporté une médaille d’argent et une de bronze, ainsi qu’à ceux de Tokyo en 2021 d’où il a ramené une autre breloque en bronze. Pourtant, pendant longtemps, on n’a cessé de lui répéter qu’il ne pourrait faire du sport. Né avec une hémimélie fibulaire, une malformation congénitale des membres qui se caractérise par l’absence partielle ou totale de péronés, il a été amputé des deux jambes à seulement onze mois.
Harcelé à l’école du fait de son handicap, le jeune garçon arrive à se construire en pratiquant plusieurs disciplines à l’aide de prothèses comme le baseball, le basket et même le ski. Il finit toutefois par se spécialiser dans l’athlétisme. « C’était juste moi contre la montre et j’ai trouvé ça apaisant et excitant. Cela ne tenait qu’à moi de m’améliorer », avait-il expliqué à CNN.
Malgré ses performances, le champion a du mal à obtenir une bourse. Il est finalement recruté par l’Université d’Arkansas, une première pour un athlète handisport. Le jeune homme se sent alors enfin à sa place, comme il l’a décrit auprès de Sports Illustrated : « Je n’allais pas être considéré comme une simple personne handicapée, mais comme un athlète. Je savais que la seule façon pour moi de changer cette perception était de devenir le meilleur athlète possible ».
À la même époque, il croise la route de Tara Davis lors d’un meeting dans l’Idaho. Le coup de foudre est réciproque. « C’est la fille que je vais épouser », écrit-il immédiatement à l’un de ses amis. « Wow, ce garçon est très mignon », a également tout de suite pensé sa future femme. « Quand il a fini sa course, je l’ai rejoint sur la piste et je lui ai dit : ‘Je ne sais pas pourquoi, mais je dois t’enlacer' », a-t-elle aussi raconté dans une vidéo publiée sur leur compte YouTube en commun.
Les deux athlètes commencent alors une relation à distance tout en démarrant leur carrière sportive. Après avoir participé ensemble aux Jeux de Tokyo, où Tara n’avait alors pris que la sixième place du concours de saut en longueur, ils finissent par se marier en 2022. Ils forment un duo inséparable à la ville comme sur la piste, partageant le même coach et se motivant l’un et l’autre. « Hunter et moi, nous nous entraînons tous les jours ensemble. Nous mangeons, nous respirons et nous dormons chaque jour ensemble », a résumé la championne olympique du saut en longueur auprès de Today.
« Nous sommes une équipe »
Cette relation fusionnelle est devenue un exemple. Celle d’un couple qui se soutient coûte que coûte. Les deux athlètes ont ainsi traversé ensemble plusieurs épreuves, lorsqu’Hunter a notamment perdu l’un des boulons d’une de ses prothèses lors des Mondiaux 2023 juste avant sa finale du 400 m, ou lorsque son âme sœur a été déchue de son titre national en salle la même année et a écopé d’une suspension d’un mois après un contrôle positif au cannabis. « Nous sommes un partenariat, nous sommes une équipe, et chaque jour, c’est une nouvelle expérience que nous pouvons faire ensemble. Cela rend les choses dix fois meilleures », a ainsi souligné Tara auprès de Team USA.
Les deux champions voient aussi leur romance comme un symbole : « Tara est une femme de couleur. J’ai un handicap. Nous voulons que les gens savent que, qui que vous soyez, quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez, c’est ‘Ok’ et c’est ce qui vous rend spécial et unique », a ainsi insisté Hunter dans une interview accordée à Archewell, le site officiel du prince Harry et de son épouse Meghan Markle.
Alors qu’ils ne sont que dans la vingtaine, les deux sportifs américains réservent encore de grands moments aux amateurs d’athlétisme. Le couple en or pourrait récidiver dans quatre ans à domicile, à Los Angeles.
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